Écrire
Beaucoup de choses dans une tête. Écrire, c’est y entrer, les explorer, les voir émerger, se rendre compte de qui on est, de ce qui nous préoccupe vraiment.
Écrire beaucoup, fort, c’est laisser une chance à soi-même d’échapper aux inerties du conformisme. C’est donner l’air nécessaire au développement de la personnalité propre. C’est voir en soi des fleurs particulières. Inattendues.
Écrire souvent, c’est disloquer les scléroses. C’est mettre en branle une nouvelle tectonique des multiples qui sont en soi-même. C’est se réorganiser.
C’est aller vers où on ne sait pas, par le chemin de ce qu’on ignorait savoir.
C’est déjouer la mort en nous, qu’on aime et qu’on soigne. C’est marquer un penalty contre soi-même. C’est prendre le moi connu à contre-pied.
Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime,
Flairant dans tous les coins les hasards de la rime.
(Baudelaire, Le Soleil)
Écrire à tout propos, mais surtout inventer. Fouiller par la phrase des histoires qui se tiennent, comme du regard des paysages réels.